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JULIETTE VIGER pour le sujet "Dehors, faites une oeuvre", juin 2009

Ce sujet est normalement à réaliser en classe et dans l’enceinte du lycée. Pour des raisons d’emploi du temps, Juliette Viger n’avait pu assister à la séance et à donc réalisé son travail à la maison.

Juliette Viger, "Dehors, faites une oeuvre", juin 2009

Pour répondre à ce sujet qui m’est apparu complexe malgré/dû au court délai accordé à celui-ci, j’ai passé les trois/quarts du temps imparti à me promener à l’extérieur, en particulier dans mon jardin afin de trouver l’inspiration nécessaire à la réalisation.
Cette longue réflexion aboutira à deux idées.
Tout d’abord, c’est en regardant des pierres de petites tailles que j’ai eu l’idée de les empiler les unes sur les autres et d’arriver à les colorer naturellement à l’aide de pétales de fleurs, leur donner un aspect « étrange », « industriel » et par le rapport entre la teinte naturelle du rocher et la teinte vive des pétales.

Pour moi, « dehors » m’a directement renvoyé à la Nature, aux éléments et matériaux naturels et c’est pour cela que j’ai utilisé la roche et les fleurs. De plus, ces éléments, d’après moi, ont un lien direct avec l’humanité et je suis attachée à l’idée que c’est de la Nature que nous venons. Ce rapport, je l’ai donc trouvé intéressant à représenter.

Ces pierres, empilées grossièrement et légèrement colorées, devenaient le symbole de la marque de l’homme sur l’écosystème, l’homme qui en vient à modifier, détériorer, agir, embellir cette nature, cette « mère nature », juste pour son bonheur.

C’est alors que j’ai réussi à formuler ma définition de l’artistique.
L’artistique s’adresse aux sens, aux émotions et à l’intellect. C’est le résultat de la dualité entre la créativité et la création.
J’ai, lors de ce projet, créé une représentation originale et personnelle d’une idée plutôt abstraite.

L’artistique, d’après les dictionnaires, qualifie « tout ce qui se rapporte à l’art ». Mais qu’appelle t’on une œuvre d’art pour dire qu’un objet, qu’une chose se rapporte à l’Art ?
Je définirais une œuvre d’art comme une alliance de la matière et de la forme qui va révéler, au-delà de l’aspect esthétique (aspect de quelque chose, de quelqu’un pas forcément en rapport avec le Beau), une réaction, une interaction, une émotion, un sentiment, une sensation ou bien encore un appel à la raison, consciemment ou non, vers celui qui regarde.

Ce hasard d’alliance qui touche chacun d’entre nous d’une façon ou d’une autre, s’incarne dans le regard de celui qui le contemple, une certaine métaphysique, une volonté de l’être.

Je vois l’œuvre d’art comme un exercice de style réalisé par le créateur, l’artiste.
Sans l’artiste, je pense que le projet artistique n’a pas de sens et n’existe pas. C’est pour cela que je crois que l’œuvre d’art est un objet singulier et véritablement interprétable seulement par l’artiste car cette volonté de concrétiser tel ou tel aspect de la vie, du monde, n’est compréhensible seulement par l’artiste lui-même.
En l’artiste, je vois celui qui a confiance en son travail, affirmant totalement ses choix.

Je n’ai pas forcément (pourtant) recherché au début à figurer mon idée, mais j’ai plutôt voulu étudier les liens que les éléments pouvaient avoir entre eux. Puis, c’est en assemblant que j’ai interprété mon œuvre comme représentative de l’humanité depuis sa naissance.
La forme pouvait certes être banale, rude, néanmoins insensée ; le fond m’est apparu dès lors que j’avais détruit l’objet.
J’y ai vu une réalité que j’ai choisi de traduire par un simple empilement abstrait. Mais ma personnalité m’a poussée à me tourner vers un assemblage plus figuratif car j’ai pour habitude un souci de vraisemblance dans la représentation et j’ai une préférence pour le figuratif.
Finalement, j’aurais pu en rester à ma première idée mais j’ai voulu m’essayer à une technique familière mais sur ce nouveau support qu’est « l’extérieur ». C’est pour cette raison que j’ai tant bien que mal tenté de représenter à plat, une femme, cheveux dans le vent et éclairée de telle sorte qu’elle apparaisse un peu plus en relief.

Les différentes couleurs et teintes des pétales et feuilles m’ont permises de traduire un certain contraste ainsi que l’exposition de la femme à la lumière.
En faisant cette construction minutieuse et hasardeuse, j’ai retrouvé mon idée principale du lien entre l’homme et la nature.
La forme le projette très bien et pour le fond de l’œuvre, on pourrait se demander si nous ne sommes pas, au final, cette nature plutôt que seuls spectateurs de celle-ci.

C’est en se posant différentes questions vis-à-vis d’une réalisation esthétique que chacun peut définir l’artistique à sa façon.

Juliette Viger, terminale L.

Juliette Viger, "Dehors, faites une oeuvre", juin 2009
Juliette Viger, "Dehors, faites une oeuvre", juin 2009

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