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Une belle analyse par Joy de La vraie vie d’ Adeline Dieudonné

La vraie vie

Ce livre est tout bonnement somptueux ! Je ne me souviens pas avoir lu un livre avec autant de plaisir ! Je l’ai dévoré en 2 jours seulement et ai été époustouflée à chaque ligne !

Le livre d’Adeline Dieudonné nous conte l’histoire d’une jeune fille. D’ailleurs, je souhaiterai faire un aparté parce qu’en rédigeant cette critique je viens de me rendre compte de quelque chose : je ne connais pas le prénom de l’héroïne ! Le roman est à la première personne, mais à aucun moment il n’est fait mention de son prénom. D’ailleurs les patronymes du père et de la mère ne sont pas dits non plus. Beaucoup de personnages n’ont pas de prénom. Pour quelles raisons ? Cela permettrait-il de mieux s’identifier à eux ? Ne pas donner de prénom dans le but de permettre à chacun de reconnaître ces personnages dans le quotidien ? Ne pas donner de prénom au père violent pour qu’il représente tous les pères violents ?
Je ne vais pas trop m’avancer dans ces fragiles hypothèses, mais j’aimerais le savoir tout de même !
La couverture représente une maison en briques, nue, sans âme, sûrement l’habitat de notre héroïne : le Démo. Par la seule fenêtre de la maison, nous pouvons voir l’œil d’un lion. Ceci est une interprétation personnelle mais j’ai l’impression que cet œil n’est pas menaçant. Au contraire, il est triste et souhaite sortir de cet environnement, comme l’héroïne. [...]
Le titre. La vraie vie. Je dois avouer être restée perplexe devant cet étrange titre. Pour moi, cela signifie qu’avant la mort du père, la jeune femme n’était qu’emprisonnée comme un oiseau en cage et qu’ensuite, à la fin du roman, elle peut enfin se délivrer et goûter à la véritable joie de l’existence. Une existence sans peurs.
[...]
Le roman comporte de nombreux personnages, certains ayant de grands rôles. D’autres qui sont « oubliables ».
L’héroïne : j’adore cette héroïne, elle est pleine d’espoir, remplie d’énergie qui n’attend que de jaillir mais il lui reste, pour moi, de nombreux défauts.
Déjà, quelque chose qui dans un sens me révolte (mais que je peux tout de même comprendre dans une certaine mesure, sans pour autant l’accepter), elle traite sa mère d’une façon absolument ignoble. Oui, sa mère est une amibe comme dirait la jeune fille et oui, cette jeune fille voit sa mère avec ses yeux de 10 ans. Mais cela tranche trop avec le reste du roman. Comment expliquer ? Durant tout le roman, l’héroïne agit de manière extrêmement mature, elle est intelligente mais insulte sa mère. Non, cette partie est peu crédible. J’ai l’impression que tout le roman a un ton mature (d’ailleurs peut-être trop pour son âge ; les évènements qu’elle vit la font grandir prématurément, mais je pense que Adeline Dieudonné a trop gardé ses yeux d’adulte, en respectant certes les codes du témoignage, mais en oubliant qu’elle incarne une fillette !)
Donc voilà le principal problème pour moi : le ton du livre est beaucoup trop mature pour la personne qui est censée vivre ces mésaventures.
En revanche, j’ai aimé l’évolution de cette jeune femme, sa transformation à la fin du roman [...]
J’encourage chacun à le lire.

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