La photographie sert à figer une réalité de la vie

Mohammed est un photographe professionnel qui est en France depuis près de deux ans. Quand il était jeune il habitait Douma au sud de la Syrie. Ensuite il est allé au nord de la Syrie. Avant de devenir photographe, il a fait des études d’architecture, mais surtout, il était volontaire dans l’hôpital de sa ville. Il nous a montré la photo de la grande route qui fait un kilomètre de long, une rue très longue avec des bâtiments en ruine.

Au fond de cette rue, on pouvait voir l’hôpital où il s’est porté volontaire pour aider. C’était l’équivalent de la "Croix-Rouge" en France. C’était sa première photo. Au tout début, il était photographe amateur et ensuite il a pris goût à la photographie. Cela raconte une histoire. Donc il a décidé d’en faire son métier. Pour chacune de ses photos, il ne se limite pas à l’esthétique et au stéréotype mais veux montrer la réalité de la vie, comme par exemple l’horreur de la guerre, la beauté et la joie des habitants. Avec ses photos, il arrive à casser les stéréotypes que l’on peut voir sur la Syrie et nous montre une toute autre chose. Maintenant il ne peut pas vivre sans la photographie. C’était nécessaire pour lui et cela lui faisait ressentir quelque chose. Par exemple, il nous a montré une photo où l’on peut voir un homme tenir un autre homme malade et deux petits garçons à gauche. Au départ, il ne voulait prendre en photo qu’un enfant mais il ne pouvait se détacher de cette scène. Lorsqu’il a dû appuyer pour prendre la photo, il tremblait et son cœur battait très fort. Il nous a fait comprendre que la photographie sert à figer une scène, une réalité de la vie. Ensuite, il nous a présenté une photo où l’on voit la tête d’un enfant au milieu d’une pâtisserie. Avec cette photo il voulait représenter le Ramadan. Lorsqu’il prend une photo d’un individu, il va d’abord lui demander s’il peut le prendre en photo mais parfois, il y a des moments où l’on ne peut pas déranger une personne, car prendre une photo sur l’instant provoque quelque chose. Si on demande à un individu de poser pour la photo ça sera "faux ".
Il a dû quitter la Syrie à cause la guerre car cela devenait très dangereux. Il est donc venu en France. Récemment, il s’est cassé le bras et n’a donc pas pu prendre de photos pendant un mois. Cela lui a terriblement manqué. Enfin il a voulu montrer, à travers ses photos, une toute autre vision des choses ; c’est une sorte de traduction de ce que l’on veut exprimer. Pour terminer, il nous a dit que son nouveau rêve aujourd’hui était de pouvoir présenter en français son métier et ses photos à de nombreux autres élèves et à des gens, afin de casser les stéréotypes et de s’intéresser à différents sujets. Virginia