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De nouvelles propositions d’analyses de photographies des Mesnosgraphies

Suite à la visite des Mesnographies le festival international de photographie des Mesnuls début octobre, des élèves de 2de1 partagent leurs coups de cœur.

"j’ai choisi une des photographies de l’artiste Haruhiko Kawaguchi, également connu sous le nom de Photographer Hal. La photo a été prise en 2020, son titre est "Humains scellés sous vide".
Au premier plan, nous pouvons observer deux personnes côte à côte, placées debout. Au second plan, de part et d’autre du couple, nous remarquons une voiture placée entre deux maisons, l’une grise et l’autre blanche. Pour finir, nous remarquons qu’un énorme plastique recouvre l’intégralité du paysage, les maisons, la voiture, les plantes ainsi que les deux personnes, qui se retrouvent ainsi "enfermées" en dessous.
Cette photographie m’a interpellée car je trouve l’idée à la fois attirante et dangereuse. Le fait de devoir frôler la mort avec une personne, son ou sa conjoint.e, juste le temps de prendre une photographie, est complètement délirant. Le fait d’être enfermé sous ce plastique avec la personne à qui l’on tient dans un endroit significatif est une immense preuve d’amour. Cela montre que l’on serait prêt à mourir pour elle, juste pour passer ce dernier moment avec elle et avoir cette photo. Je pense aussi qu’être si proche de la mort, le temps d’une photo, nous fait réfléchir sur les personnes à qui l’on tient vraiment et pour lesquelles nous serions prêts à faire ce geste, cet acte durant lequel nous pourrions mourir.
En revanche, cette idée est extrêmement dangereuse car être sous un plastique pendant plusieurs minutes peut nous coûter la vie ou nous rendre totalement phobiques.
Pour finir, je suis stupéfaite de la sérénité des personnes qui posent pour faire ce type de photographies, leurs expressions du visage ne sont pas du tout celles de personnes qui sont entre la limite de la vie et de la mort mais montrent des expressions et des réactions normales comme si le plastique n’existait pas et qu’ils pouvaient respirer pleinement."
Clara

"J’ai choisi une photographie réalisée par Rose Moreno et Arthur Bouet, deux photographes français qui se sont associés dans le cadre d’un projet artistique "Lost Tales a world in between" en 2008, avec pour thématique les mythes et légendes celtiques dans l’inconscient en Ecosse.
La raison pour laquelle cette photographie a retenu mon attention est le fait qu’il s’agit ici d’une forme aqueuse en suspension dans les airs, au-dessus de ce qui s’apparente à un point d’eau. Elle laisse la place à l’incertitude, nous ne sommes pas en mesure de savoir qu’elle en est l’origine, est-ce un phénomène naturel, paranormal ou lié à une autre réalité ? Elle laisse ainsi place à l’imagination de celui qui regarde.
Cette œuvre est à la fois abstraite et figurative, on sait ce qu’elle représente, enfin on le pense, mais sans vraiment en comprendre l’origine et le sens. Elle donne un sentiment d’équilibre, montrant un instant de « suspension » d’une « goutte d’eau » peut-être, qui ne semble pas affectée par la gravité, se trouvant alors en dehors de la réalité. Elle introduit aussi la thématique du fantastique étant donné que l’imagination nous est permise dans ce qu’elle est ou représente.
Cette photographie possède un côté apaisant et non angoissant comme la plupart des interventions du fantastique. Elle semble en même temps fluide et figée dans le temps. Elle dégage une impression de calme, de douceur tandis qu’en son centre, elle semble se mouvoir, prenant la forme d’un rouleau ou d’un creux. Les couleurs sont vives et froides "

Bastien

"J’ai choisi une photographie de Gigi Freyeisen, artiste qui vit à los Angeles où elle travaille sur les cultures urbaines. Cette photographie fait partie de la collection "Meet me at the skatepark", comprenant plusieurs photographies réalisées au skatepark de Venice Beach.
Cette photographie a été réalisée au moment de la « golden hour », la lumière dorée du soleil se reflète sur la peau de la femme. Assise au premier plan, elle porte un bandana sur les cheveux, un pantalon baggy, des chaussures noires, ainsi qu’un sweatshirt blanc avec un cœur dessiné dessus. Elle tient son skatebord dans sa main gauche. A l’arrière-plan, trois silhouettes, difficiles à déterminer, celle en noir semblant être un homme.
Cette photo m’a interpellée pour plusieurs raisons. Premièrement parce que j’adore le skate, j’en fais mais je n’ai pas un haut niveau. C’est pourquoi j’admire les skateurs et skateuses de haut niveau.
Deuxièmement, c’est exactement le style de photographies que je fais, étant passionnée de photographie. J’aime beaucoup le fait que la photo soit "naturelle", éclairée par la lumière du jour, peu retravaillée.
Et dernièrement, cette photographie est celle d’une femme qui fait du skate, un sport étroitement associé aux hommes, ce qui représente un stéréotype de genre comme pour beaucoup de sports dits "masculins", à l’exemple du football !
Cette photo permet de prouver que ce sport n’est pas réservé aux hommes mais que les femmes peuvent également en faire, avoir un bon voire un excellent niveau et être capable d’affronter, de se mesurer aux hommes. Cette photo montre ainsi que les stéréotypes de genre dans le sport sont à rejeter, une femme peut tout aussi bien faire qu’un homme ! Il s’agit juste d’avoir confiance et, surtout de s’entrainer."

Marine

"Il s’agit d’une photographie de Camille Gharbi. Elle fait partie d’une série de photos sobres et sans artifices qui mettent en évidence des objets du quotidien dans les violences conjugales, objets ayant servi en tant qu’armes lors de féminicides. La série s’intitule "Preuves d’amour".
Dans cette photo, il n’y a pas de plans, c’est juste la photo d’un oreiller bleu posé sur un fond blanc. Sur le côté de l’image, à droite, les prénoms et âges de trois femmes ayant été tuées avec un tel oreiller !
Cette photographie m’a interpellée car je trouve fort le choix de Camille Gharbi de montrer que les féminicides sont faits avec de simples objets du quotidien. La mention du prénom et de l’âge des victimes oblige à prendre conscience que cela est réel et à mesurer l’horreur de tels actes.
Enfin, la façon dont Camille Gharbi a photographié ces objets m’a également interpellée. Elle a fait le choix de réaliser des photos sobres et douces pour représenter des faits graves et violents."
Clara

"La photographie choisie est extraite de la série "Fresh love all" (2020) réalisé par Haruhiko Kawaguchi, aussi connu sous le nom de Photographer Hal.
Le principe est de prendre une photographie de personnes qui s’aiment, que cela soit des amis, des couples, une famille dans un lieu important pour eux. L’ensemble est emballé sous vide, sous du plastique transparent.
Au premier plan, à droite de l’image, nous pouvons voir le devant d’une vielle Volkswagen jaune emballée dans du plastique. Au second plan, un couple se serrant dans les bras, une femme avec une robe rouge à fleurs ainsi qu’un homme portant une chemise verte. Ils sont dehors, sur le trottoir, devant un portail noir et un muret en brique. Au troisième plan, une maison d’angle de centre-ville avec étages. Tout sur la photographie est sous plastique, sous vide !
Cette photographie m’a interpellée car j’aime beaucoup la façon dont l’artiste représente l’amour. Liées, les deux personnes ne font plus qu’une et ce qui les lie, c’est ce sentiment que chacun d’entre nous recherche, l’amour, même si cela est platonique.
Dès que mon regard s’est porté sur cette photo, j’ai perçu plusieurs formes possibles d’interprétation. En effet, au premier abord, cette photo représente l’amour fusionnel, celui qui nous transporte dans une bulle de bonheur. Mais si l’on prend un peu de recul, on peut aussi percevoir une version plus négative de cet amour, un amour alors plus étouffant en raison du plastique qui semble isoler le couple du monde extérieur et en même temps, l’étouffer. En continuant de regarder la photographie, j’ai fini par avoir l’impression d’un souvenir emballé : la maison est recouverte, leur relation est recouverte comme si le moment était figé dans le temps ; la photo devient alors un moment intemporel."
Lilou

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