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Sur la planche

Le mardi 10 avril, les 2de3 et 2de6 ont assisté à la projection du film marocain Sur la planche, réalisé par Leïla Kilani en 2010.

Tanger - Aujourd’hui, quatre jeunes femmes de vingt ans travaillent pour survivre le jour et vivent la nuit. Toutes quatre ouvrières, elles sont réparties en deux castes : les textiles et les crevettes. Leur obsession : bouger. "On est là" disent-elles. De l’aube à la nuit la cadence est effrénée, elles traversent la ville. Temps, espace et sommeil sont rares. Petites bricoleuses de l’urgence qui travaillent les hommes et les maisons vides. Ainsi va la course folle de Badia, Imane, Asma et Nawal...

Grands thèmes étudiés avec les élèves :

 Ce film est entre la fiction et le documentaire (la réalisatrice est documentariste, "Sur la planche" est son 1er film de fiction), entre le film noir et le réalisme social.

 Tanger est filmé en hiver, sous la pluie et de nuit, une réalité du Maroc très éloignée des clichés et de la carte postale.

 Un film "à bout de course". La répétition des lieux et des gestes, le confinement et le caractère obsessionnel du comportement de l’héroïne sont renforcés par une construction narrative elliptique et un découpage morcelés, un effet claustrophobique.

 Les mots sont durs, la parole est virulente et incantatoire. La langue est mise en scène et en espace, importance du corps et de la répétition des gestes.

 Les femmes sont entre elles, absence de mixité des espaces sociaux. Les femmes sont compartimentées dans les bus ou dans le travail... Pas de volonté des filles de s’affranchir de ces codes sociaux. La féminisation de la criminalité est un axe original du film.

 Le découpage et le montage rejettent les hommes dans la marge des plans, dans l’ombre ou le hors champs. Les hommes sont déshumanisés, de simples silhouettes.

 Le film refuse l’explication. Il efface les raisons, la psychologie et se concentre sur l’action. Nous sommes au plus près des personnages (de nombreux très gros plans fixes sur les visages) sans épouser leurs points de vue. Il n’y a pas de place pour la morale.

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