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Une bien belle rencontre avec Bérangère Cournut, autour de son roman "De pierre et d’os"

Les élèves ont offert à Bérangère leur journal...

Lectures et échanges riches et sincères avec Bérangère et les élèves de seconde 4 de Madame Rouvière

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Berengère Cournut a toujours écrit. Depuis l’enfance. Pour elle, au départ, l’écriture est une sorte de plaisir intime, personnel. Elle en parle comme d’un besoin plus que d’une passion.

Après des études de lettres, puis d’édition, elle est devenue correctrice et finalement écrivaine à plein temps.

Pour De pierre et d’os, elle s’est intéressée aux Inuits car c’est un peuple qui a un rapport particulier au vivant, à la nature. Leur capacité d’adaptation remarquable l’intéresse. Elle est partie des paysages pour écrire.

Ce roman a été écrit sur plusieurs années, en parallèle à d’autres ouvrages, entre 2012 et 2019. Elle s’est énormément documentée pour l’écrire. Ce n’est pas vraiment une écrivaine voyageuse, elle n’a d’ailleurs rencontré des inuits d’Alaska qu’après la publication. Son roman a cependant été relu par deux archéologues car elle est très soucieuse de ne pas faire d’erreur anthropologiques dans ses ouvrages.

Bérangère écrit plutôt le matin, au café, dans un bruit de fond. Elle tâche d’écrire 2000 signes par jour, c’est à dire deux ou trois pages de roman. Elle pense l’écriture comme la sculpture, comme un façonnage, un modelage de matière. Elle compare aussi l’écriture à l’entraînement des sportifs. Il ne faut pas s’arrêter.

De Pierre et d’os s’est vendu à 200 000 exemplaires. Il a été traduit dans de nombreuses langues (allemand, grec, turc, polonais, italien...) mais pas en anglais à cause des tensions fortes en Amérique du Nord concernant la culture inuite. Très soucieuse du respect de la culture inuite, Bérengère trouve qu’il est important que le débat existe sur cette appropriation de la culture par les peuples.

Elle a été surprise du succès du livre mais l’explique par le besoin de voyager des lecteurs, face aux nombreuses angoisses de notre temps, notamment le réchauffement climatique.

De pierre et d’os est un roman sur la capacité des humains à s’adapter. Dans l’arctique, la mort est partout présente et les habitants n’ont pas le même rapport à la mort que nous. En outre, la réincarnation présente dans la culture inuite permet de considérer la vie comme un cycle dans lequel la mort a une place simplement passagère, transitoire.

Le personnage principal du roman vit des choses difficiles, mais c’est à l’image de la vie des femmes. En outre, par toutes les épreuves traversées par le personnage, Bérangère montre qu’on ne reste jamais victime toute sa vie. On traverse les épreuves et elles nous rendent plus forts. Elle aime particulièrement les personnages de Sauniq (pour son rôle de transmission) et d’Uqsuralik (pour sa ténacité face à l’épreuve). Le titre du roman provient d’un cheminement (plusieurs titres ont d’abord été pressentis avant celui-ci comme Roman Inuit, De pierre, d’os et de glace) ... Le titre finalement choisi permet de rendre compte du premier contact de Bérangère avec la culture inuite : les petites statuettes d’animaux que les esquimaux sculptent dans de la pierre ou de l’os qui l’ont fascinée lorsqu’elle les a découvertes par la pureté de leur ligne. Ce titre, c’est enfin l’association de la matière minérale et de notre matière vitale.

Le genre préféré de Bérangère est la poésie, pas le roman. Elle lit aussi beaucoup d’essais. En ce moment, elle lit beaucoup de manuels de géologie et se passionne pour les pierres.

Elle présente l’inspiration comme une seule et même rivière coulant en elle.
Ses livres préférés ? Ceux d’Henri Michaux et 100 ans de solitude de Garcia Marquez.

Les lectures...

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