Conférences débats sur les violences faites aux femmes et les féminicides

Dans le cadre du projet mené avec les festivals des Mesnuls, les 2de1, 2de4, 2MRC1 et 2MRC2 ont participé à des conférences débats sur la question des violences faites aux femmes et du féminicide.

Ces riches échanges ont été animés par Claire Pathé, photographe et organisatrice des Mesnographies, le festival international de photos des Mesnuls.

Les élèves ont rencontré Edith Payeux. Professeure de lettres classiques et militante au sein de la Ligue des Droits des Femmes présidée par Simone de Beauvoir, elle co-fonde le premier foyer pour femmes battues en France, en 1977, à Clichy. A l’époque, on découvre le problème des violences faites aux femmes.

Lors de la conférence débat, Edith a témoigné de l’évolution de la situation des femmes depuis 50 ans, expliquant aux élèves l’importance des luttes féministes dans la conquête des droits et des libertés.
Pour elle, il y a toujours des grands combats à mener pour limiter l’emprise du patriarcat. Elle a rappelé l’importance de l’indépendance économique des femmes et le rôle primordial de l’éducation des enfants, filles et garçons, contre les stéréotypes de genre.

Elle a aussi tout particulièrement insisté auprès des adolescents présents, garçons et filles, sur la notion de consentement sexuel et sur la prévention du viol conjugal

Tea Consent
par Blue Seat Studios

https://youtu.be/oQbei5JGiT8

Ensuite, les élèves ont écouté le témoignage de Madeleine. Il y a 10 ans, sa fille est morte à 19 ans assassinée par son petit ami qui n’acceptait pas leur séparation.

Cet échange tout en pudeur et en émotion a permis de faire un focus sur un féminicide. Ces meurtres terribles font malheureusement trop souvent la Une des faits divers. ils nous choquent par leur violence mais ne nous concernent pas vraiment.
Le récit personnel de Madeleine est à la fois terrifiant et d’une grande banalité. Il nous rappelle qu’un tel drame peut arriver dans n’importe quel milieu et à tous les âges. Les lycéens émus ont posé beaucoup des questions très fines sur l’après drame, la famille, la reconstruction, la résilience.

Tous les intervenants et Claire Pathé, en particulier, ont dit l’importance d’être informé et vigilant pour soi et pour les autres, d’essayer de faire un travail sur la gestion de ses émotions, de la colère et de la jalousie en particulier.
Il faut libérer la parole des victimes mais aussi celles des potentiels agresseurs et ne pas hésiter à prendre conseils auprès de proches ou de professionnels.

Enfin, Claire Galland, psychologue spécialisée dans l’accueil des victimes de toutes formes de violences est intervenue pour répondre aux questions des lycéens.

Claire est notamment revenue sur la notion de consentement sexuel et sur le sentiment de culpabilité éprouvé par les victimes qui sont parfois incapables d’exprimer leur opposition à leur agresseur. Elle a expliqué très simplement d’un point vue psychologique et biologique les phénomènes d’emprise, de dissociation et d’amnésie traumatique.

Les intervenants ont aussi informé les lycéens sur le délai de prescription des crimes sexuels sur mineurs, fixé à 30 ans à compter de la majorité de la victime, soit jusqu’à l’âge de 48 ans. (Loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes)
Edith Payeux insiste sur la demande des associations de victimes pour que ces crimes soient jugés imprescriptibles.

Claire Galland a souhaité communiquer les références du document suivant destiné au jeunes public.
Il s’agit d’un texte du Dr Murielle Salmona (Association Mémoire Traumatique et Victimologie - Association Sortir du Silence)

Information sur les violences et leurs conséquences sur la santé