Dans le cadre de Lycéens et Apprentis Au Cinéma, les 2de1, 2de4, 2de10 et 1G2 ont assisté au Ciné 7 d’Elancourt à la projection "Mujeres al borde de un ataque de nervios" ( Femmes au bord de la crise de nerfs) de Pedro Almodóvar, sorti en 1988.

Ces projections seront suivies de séances d’analyse filmique au cdi.

Actrice de doublage, Pepa est tirée d’un profond sommeil par un coup de fil de son amant et partenaire de travail, Iván. Ayant laissé un message sur son répondeur, celui-ci lui annonce son départ et donc leur rupture. Pepa entreprend alors de le retrouver. Mais son amie Candela débarque bientôt chez elle, affolée. Elle vient de découvrir qu’elle a eu une liaison avec un terroriste chiite qui s’apprête à détourner un avion…

Irrigué par le cinéma hollywoodien classique, Femmes au bord de la crise de nerfs entremêle avec virtuosité les genres de la comédie et du mélodrame, afin de dresser un état des lieux anticonformiste des relations entre les hommes et les femmes.
La fantaisie la plus débridée jaillit d’une mise en scène très maîtrisée, combinaison
caractéristique du style de Pedro Almodóvar.

Par son travail sur les couleurs (en particulier le bleu et le rouge) et les objets ordinaires, le cinéaste espagnol s’inscrit également dans la lignée du pop art. Parmi ses thèmes récurrents, il faut mentionner les rapports de genre, l’identité sexuelle, le désir et la filiation, à chaque fois abordés à travers des récits enchevêtrés d’une grande habileté.

Le récit de Femmes au bord de la crise de nerfs se développe à partir de l’appartement de Pepa. Ses allées et venues rythment le film, tandis que
de plus en plus de personnages se retrouvent chez elle.

Espace fortement relié au centre de Madrid grâce à son vaste balcon, il paraît en même temps flotter entre ville et campagne. La végétation abonde et la présence d’animaux de ferme peut laisser penser que l’actrice a des origines rurales.

Bien que largement tourné en studio, ce que rend sensible l’aspect volontairement artificiel de l’appartement, le film offre un ancrage précis dès lors que Pepa se déplace. Les adresses sont mentionnées, et Almodóvar ne manque pas de représenter l’évolution du paysage urbain, en particulier pour ce qui concerne la périphérie de la capitale espagnole (la scène de la décharge avec Candela ;
les nouvelles constructions qui apparaissent dans le bureau de l’agent immobilier).

Le taxi-mambo, véritable échoppe mobile, participe à la description d’une ville et d’une société qui se métamorphosent à travers le développement de la consommation de masse.

Femmes au bord de la crise de nerfs est un film féministe. Pedro Almodóvar joue avec de nombreux stéréotypes de genre. Comme dans les magazines de mode ou les publicités, les corps des femmes sont réduits durant le générique à des fétiches (lèvres rouges et pulpeuses, longs ongles vernis, jambes interminables). Pepa, Candela, Lucía et Marisa sont par la suite définies très largement, et parfois exclusivement, à travers leur rapport à un homme et à la souffrance qu’elles endurent pour lui.