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JULIETTE VIGER part au Danemark !

Interview :

Juliette Viger

Quelle a été ta scolarité au lycée Jean Monnet ?
  J’ai suivie la filière Es à partir de la première en spécialité européenne allemand. J’ai suivie l’option Arts plastiques de la seconde à la terminale. A cause de la difficulté d’organisation des emplois du temps pour les élèves en européenne qui désirent suivre une option facultative, je n’ai pu bénéficier que de 2 heures par semaine au lieu des 3 hebdomadaires mais je me débrouillais en suivant cette heure avec une autre classe.

Juliette Viger au travail au lycée jean Monnet, mai 2010

Pourquoi as-tu choisi Arts plastiques au lycée ?
  J’avais déjà dans la tête et dans le cœur l’idée et l’envie de travailler dans le film d’animation, et ça dès la quatrième. Choisir Arts plastiques au lycée, c’était donc logique. Et puis j’avais envie d’élargir mes compétences dans le domaine artistique. J’avais déjà fais du dessin académique en plus des cours au collège. Et puis j’aime ça tout simplement !

En seconde ou même en quatrième, peu d’élèves ont une envie aussi sûre et déterminée que la tienne. Comment expliques-tu l’évidence d’un tel choix ?
 En fait, j’ai découvert assez tôt, que les arts plastiques ou l’art en général, était un moyen de m’affirmer face aux autres, peut-être le moyen ! Et puis, j’avais la sensation que j’avais les capacités de le faire.
C’est un super moyen d’expression et j’ai toujours été intéressée par les relations de l’image et du son. Mon père fait de l’illustration musicale, j’ai donc eu la chance de grandir dans un environnement très sensible à l’artistique et très ouvert au rapprochement des disciplines. Cette relation entre les arts, la musique et le dessin doit être importante dans mon choix de me diriger vers le film d’animation qui est un peu la synthèse de tout ça.

Qu’est ce que t’a apporté l’option arts plastiques au lycée ?
 En premier de parvenir à mettre des mots sur des images. En fait, c’est en terminale que j’ai vraiment compris la finalité de cet enseignement. J’avais acquis une plus grande capacité à m’approprier un sujet (du coup, je regrettais de ne pas avoir pris plus de liberté avec les sujets les années précédentes mais c’est, je crois quelque chose que j’ai appris). J’ai réussi à m’approprier un questionnement personnel, une problématique artistique.
Cela m’a permis de me situer et de me concrétiser. Pour moi, l’art est très important pour ça. C’est un moyen d’être. Je me suis senti être. Je me sens être.
Et puis, ça a aussi été la possibilités de découvrir différentes techniques, différents matériaux. Même si l’on en fait peu en option facultative, les moments d’histoire de l’art ont aussi été importants (notamment pour les différents concours que j’ai passé ensuite). Maintenant, je vais voir plus d’exposition. J’y suis à la fois plus contemplative et plus critique aussi maintenant.
L’œuvre d’art n’est pas pour moi la finalité. Ce qui m’intéresse le plus c’est la personnalité de l’artiste et le cheminement de sa création, de son travail.

Et après le bac ?
 Après l’obtention de mon bac avec mention et un 19/20 aux oraux d’arts plastiques, je suis rentré à l’école Estienne.
J’avais tenté le concours pour l’école des Gobelins où j’avais échoué. Ce que je ne regrette pas car je l’ai tenté à nouveau cette année et même si je n’y ais toujours pas décroché mon admission, je vois que mes notes ont progressé et que je dois m’être améliorée.

Comment es-tu rentrée à Estienne ?
  D’abord, ils examinent le livret scolaire. Si les résultats sont suffisants et que le parcours les intéresse, on est amené à passer un oral d’entretien de 10 minutes sur un ensemble de trois œuvres que l’on avait à choisir. J’avais apporté des images de la maison d’Hundertwasser, un autoportrait d’Egon Schiele et une vieille affiche de Fantasia de Disney qui me servait de support pour parler de mon intérêt pour le film d’animation. Ah et puis heureusement que l’on avait vu des artistes contemporains parce qu’une partie de l’exercice de cet oral a constitué à être capable de faire des ponts entre les œuvres, les disciplines artistiques et le discours et les références que l’on peut citer.

Juliette Viger, réalisations à l’Ecole Estienne, 2011

Quel est le bilan de cette année de Manaa (mise à niveau en arts appliqués) à Estienne ?
 En premier, c’est que ça a été une année très éprouvante. Déjà d’un point de vue pratique, n’habitant pas sur Paris, je faisais trois heures de transport tous les jours. Et puis, on a une charge de travail vraiment terrible. Je ne compte pas les nuits blanches !
Ensuite, Estienne est une école publique, donc gratuite mais il faut s’acheter tout son matériel et le matériel en Beaux arts est assez cher.
Au final, cette année a été une très bonne mise en bouche de tout ce qui concerne les arts appliqués. On aborde le design d’espaces qui nous amène à réfléchir à l’urbanisme, la place de l’homme dans son environnement, le design d’objets, etc… On a aussi bénéficié de formations très intéressantes sur les DMA - Diplômes de Métiers d’Arts (gravure, typographie, reliure…).

Juliette Viger, réalisations à l’Ecole Estienne, 2011

Estienne est une bonne école et puis d’un point de vue humain, c’est quelque chose de se retrouver dans un environnement où tout le monde est intéressé par l’artistique. Chaque élève est arrivé avec un niveau et des capacités différentes et j’ai pu voir chacun s’affirmer dans une spécialité ; ça aussi ça m’a permis d’affiner mon regard sur mon travail.

Juliette Viger, réalisations à l’Ecole Estienne, 2011

En tous cas, cette Manaa est très, très bien pour tous ceux qui sont déterminés à suivre une filière Arts appliqués. En un an on rattrape le niveau du Bac STI-arts appliqués mais c’est évidemment énormément de travail.

Juliette Viger, réalisations à l’Ecole Estienne, 2011

Pour ma part, j’ai cependant failli arrêter trois fois l’école parce que je trouvais que l’on ne me préparait pas assez aux concours que je voulais tenter. Au final, j’ai dû m’absenter deux semaines pour me préparer seule. Et il faut savoir que l’école fonctionne comme le lycée avec appréciations, notes et relevé des absences… Si j’ai échoué aux Gobelins, j’ai tout de même été admise à L’atelier d’Aniane en première année. Mais finalement, après avoir beaucoup hésité, je pars pour six mois à The Animation Workshop à Viborg au Danemark où j’ai aussi été prise.

Voilà, pour résumer mon année à Estienne, je dirais que c’est une super école mais que je regrette juste ce manque d’encadrement pour les concours de notre choix et puis aussi le fait que la formation sur les nouvelles technologies ait été complètement absente cette année mais bon.

C’est quoi la formation à The Animation Workshop ?

Juliette Viger, réalisations à l’Ecole Estienne, 2011

 Alors, ce n’est pas précisément la formation en animation que je vais commencer. En fait, j’intègre une formation d’un semestre qui s’appelle Drawing Academy. C’est six mois pendant lesquels je vais étudier le dessin classique et renaissant principalement. Des techniques qui à priori vont être peut-être un peu frustrante pour moi car je souhaiterais développer des pratiques plus contemporaines mais comme j’ai une approche assez technique du dessin, je me dis que cela ne peut que me faire progresser.

Juliette Viger, réalisations à l’Ecole Estienne, 2011

Et puis intégrer Drawing Academy, c’est aussi pour moi un moyen de mettre un premier pas à The Animation Workshop qui est peut-être une des meilleures écoles (avec les Gobelins) dédiée au film d’animation.
J’ai compris qu’il fallait que je m’approprie encore davantage le dessin, le dépasser, le transcender dans le mouvement et dans le temps. Je voudrais dessiner plus vite, avoir des gestes plus amples. Ce n’est pas vraiment ce que je vais faire mais j’aurais plus de temps pour préparer le concours qu’à Estienne (et plus de rendus, de notes et moins de transport et de nuit blanche).
On a des horaires adaptés. Travail de 9H à 15H30 avec un heure de danse pour tous avant le début de la journée. Pour l’école, c’est un moyen d’avoir des élèves plus concentrés, plus calmes et plus créatifs.

Juliette Viger, réalisations à l’Ecole Estienne, 2011

C’est aussi cela que je suis impatiente de découvrir à Viborg. Outre un autre pays, une autre culture, des étudiants de toutes les nationalités ; c’est une manière de travailler totalement autre. Ainsi on travaille avec des ergologues qui vont nous préparer physiquement à dessiner pendant 7 heures par jour. On aura des tables où l’on peut dessiner debout. Et puis un bar étant intégré à l’école, c’est la fête toute les deux semaines. C’est donc une approche pédagogique complètement nouvelle que je pars aussi découvrir.
La formation à Drawing Academy coûte 4600 euros le semestre. On n’a pas de vacances, le matériel est fourni.
Pour la formation ultérieure en animation, l’école est gratuite mais le matériel est à notre charge.
Là, je travaille dans un magasin pour financer tout ça et je pars le 2 août, vivre en collocation sur le campus de l’école. Je rentrerais fin décembre.

Et au final ? L’objectif de tout ça ?
  Plus tard, je voudrais devenir technicienne pour le film d’animation. Plus précisément, Character-designer parce que j’ai plus de goût pour les personnages.

Et pas auteur ou réalisatrice ?
  Non pas maintenant. Il y aura un moment, plus tard, quand j’aurais aussi acquis plus de maturité, où j’espère que la question se posera. Pour l’instant, je passe d’abord par la technique. Après, on verra.

Juliette Viger, réalisations à l’Ecole Estienne, 2011

Interview réalisé le 19 juillet 2011. Pour voir d’autres travaux de Juliette, jetez un oeil sur son blog : Blog de Juliette.

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